L’échec du tout oqtf
la surcharge des Centres de rétention administrative marque l’échec d’une politique migratoire défaillante
En septembre 2021, la France avait décidé de restreindre la délivrance de visas en Algérie, au Maroc et en Tunisie. L’objectif était de faire plier ces pays afin qu’ils délivrent les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des ressortissants éloignés de France.
Le Monde relevait que “le taux de refus avait atteint 30 % pour la Tunisie, et 50 % pour le Maroc et l’Algérie” (source), au préjudice - notamment financier - des intéressés.
L’Algérie a fait de même, ce qui a alimenté cette “crise des visas”.
Dans sa publication officielle de juin 2024, le Ministère de l’Intérieur se félicitait de ce que “les éloignements d’Algériens dépassent leur niveau de 2019, en lien avec le resserrement de la coopération consulaire entre la France et l’Algérie qui se traduit notamment par une hausse sensible des retours forcés”.
Concrètement, 3207 Algériens étaient éloignés en 2019, 1876 en 2022 et 2562 en 2023.
Mais ces chiffres connaissent une forte baisse, compte tenu du refus des autorités algériennes de délivrer des laissez-passer consulaires.
Que fait donc l’Etat ? Il “délivre toujours des OQTF, on les met en rétention et, faute de laissez-passer, on les remet en liberté” (source).
Loin de prendre acte de la situation de blocage, l’Etat persiste donc à émettre toujours plus de refus de titre de séjour tout en demeurant dans l’incapacité d’exécuter les OQTF qu’il édicte.
Ces décisions, loin de participer à l’ordre public qu’il prétend défendre, créent des cohortes de sans-papiers, qui sont maintenus dans un vide juridique dans lequel il ne sont ni régularisés, ni éloignés.
Ainsi condamnés à la clandestinité, beaucoup n’ont pas d’autres choix - parce qu’il faut bien vivre - que de travailler sous alias, de vivre de petits boulots non déclarés, ou encore de garnir les poches de marchands de sommeil.
Il serait temps que l’Etat se détache d’une politique marketing qui consiste à se vanter du nombre d’OQTF qu’il édicte.